Le petit caporal
Résidence PNRMR 2013-2018
État de guerre…
La querelle n’est encore d’actualité qu’en raison de la présente victoire objective et massive du capitalisme : qui des passions nationalistes ou des impérialismes peut être considéré comme cause première du conflit de 14-18 ? De toute évidence, les tenants de la responsabilité des premières à l’exclusion de celle des autres font œuvre de dédouaner à bon compte les nouvelles forces maîtresses du monde (qui n’ont du reste de bien nouveau qu’un appareil sémantique modernisé et des outils d’échange d’une puissance inédite) de la part écrasante qu’elles ont dans l’état passablement effrayant de la planète aujourd’hui.
Attribuer la durée exceptionnelle d’une guerre aussi féroce au benêt attachement du pioupiou franc-comtois aux terres perdues d’Alsace-Lorraine relève de la supercherie intellectuelle, voire de la duperie pure et simple. Les très récents attentats qui ont endeuillé la France, ont fait refleurir les drapeaux bleu-blanc-rouge aux balcons et relever le menton aux « va-t-en-guerre » passionnément attachés à favoriser les intérêts commerciaux des marchands de canons, ont montré, s’il le fallait — et sans aucun doute le faut-il —, que la première victime d’un état de guerre, c’est l’intelligence.
Spectacle créé le 23 février 2016 à la M.J.C Intercommunale d’Aÿ.
Avec : Christian Termis. Mise en scène : Élodie Cotin assistée de Lou Mary et Sébastien Weber. Texte : Sébastien Weber. Costumes : Nataliya Latunova. Lumières et régie générale : Mazda Mofid. Photo affiche : Chantal Cotin.